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La fille du lundi

11 janvier 2010

Aujourd'hui est un grand jour. Après plusieurs

Aujourd'hui est un grand jour. Après plusieurs mois de mûres réflexions, de questionnements profonds, de débats intérieurs enfin j'ose franchir le pas et je vous prends à témoin de cette grande étape de mon existence.

A partir d'aujourd'hui, je m'assume telle que je suis, je sors du placard et je clame haut et fort cette vérité honteuse:

« je suis féministe ».

Se déclarer féministe aujourd'hui peut paraitre vieux jeu pour ceux qui considèrent que les femmes ont dans nos sociétés occidentales acquis « tous les droits ». Certain(e)s montent d'ailleurs au créneau pour dénoncer le féminisme militant qui fait des hommes des «tapettes», quasi des femmes quoi...

Féministe devient un mot honteux, synonyme de rouleau à tarte menaçant et de poils aux pattes.

Si l'on se réfère cependant au petit Larousse, le mot « féminisme » se définit comme « une doctrine tendant à étendre les droits des femmes, à améliorer sa situation dans la société ».

Et défendre les droits des femmes est aujourd'hui encore (malheureusement) une nécessité. Parce que les droits acquis ne sont pas immuables, ils sont chaque jour attaqués et il est nécessaire de les défendre c'est-à-dire de les protéger afin qu'ils restent à jamais inscrits dans les fondements de notre société.

Car le féminisme n'est pas seulement la défense du droit des femmes. Le mouvement féministe participe à ce mouvement plus général qui consiste en la défense des droits des minorités, c'est-à-dire de tout le monde. Le féminisme n'est qu'une « spécialisation » de la défense des droits de l'homme. Elle n'est pas une guerre menée contre les hommes mais bien un mouvement vers la liberté et le respect de tous.

Car une femme est avant tout un être humain qui comme tout être humain, qu'il soit homme, femme, hétéro ou homosexuel, blanc, black, beur, cul-de-jatte, mérite le respect et la liberté d'être soi.

Nous vivons dans une société de droits et de libertés, chèrement acquis. Cette liberté, de penser, de choisir, de voyager, est au coeur du modèle européen qui s'est d'ailleurs construite sur le principe de libre circulation des biens et des personnes. Aujourd'hui, le monde est à nous. A nous de le recréer à notre image, c'est-à-dire multiple car chaque individu est unique. A nous de réinventer le monde au regard de ces nouvelles perspectives. Les progrès scientifiques et techniques nous ont affranchis de notre condition animale, nous sommes délivrés de la nature, un monde nouveau s'ouvre à nous, celui que nous aurons créé en toute conscience et en toute liberté.

La liberté, oui, voilà ce qui singularise l'être humain: affranchi de la nature, il dispose d'une conscience qui lui assure la liberté de choix. Là où l'animal réagit face aux évènements, l'humain agit, il va plus loin, il est doué du pouvoir d'abstraction, de la faculté de penser, de prévoir et d'agir sur les évènements de sa vie présente mais aussi future. Nous sommes à tout instant les acteurs de notre propre vie mais aussi de l'avenir de l'humanité toute entière. Quelle force mais aussi quelle responsabilité!

Car comme le Bien ne peut exister sans le Mal, les droits humains sont indissociables de devoirs. La jouissance de nos droits ne peut se faire sans le devoir de les protéger pour assurer leur pérennité.

La conquête de sa liberté individuelle est le dernier défi posé à l'homme. Et aujourd'hui l'être humain dispose de tous les moyens nécessaires pour atteindre la liberté et à travers elle le bonheur.

Et oui le bonheur, ce fameux Graal que recherche secrètement chacun de nous, cet espoir qui nous porte à chaque instant, qui nous pousse à avancer encore et toujours malgré les difficultés n'est qu'une des facettes de la liberté. Soyez libres et vous serez heureux car le vrai bonheur est en soi. Qu'est-ce qui se rapproche le plus du bonheur que la liberté d'être soi-même à chaque instant de sa vie?

C'est pourquoi, comme les droits impliquent des devoirs, la liberté va de pair avec le respect. Celui de soi-même d'abord mais également celui des autres. Malheureusement le respect des autres est loin d'être une valeur universelle. Et tant qu'elle ne le sera pas, il est nécessaire de forcer ce respect, c'est-à-dire de défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés, homme ou femme, blanc ou beur, petit ou grand, partout dans le monde et d'abord autour de soi. Aujourd'hui je suis féministe mais j'espère demain n'être qu'un être humain jouissant sans crainte et comme tout le monde de ses libertés.

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